la nouvelle république
Hommage
Le 3 décembre 1994…
Il était midi. Saïd, avec des amis journalistes est allé déjeuner, à quelques pas du siège du journal Le Matin, rue Belhouchet, à Hussein-Dey. Malgré l’insécurité qui régnait à l’époque et la menace de mort qui pesait sur chaque journaliste, Saïd n’a jamais dérogé à ses petites habitudes.
Cela lui a été fatal. Aujourd’hui, 12 ans après ce 3 décembre 1994, que nous a-t-il laissé comme héritage ? Une belle leçon d’engagement envers les idéaux démocratiques et envers un métier auquel il est arrivé par hasard ou plutôt par amour de l’écriture.
Natif de Béjaïa, Saïd Mekbel a vu le jour le 30 mars 1940. Ingénieur en physique et Docteur ingénieur en mécanique des fluides, il fait ses premiers pas journalistiques en 1964, au sein de la rédaction d’Alger Républicain. C’est là qu’il lance sa fameuse rubrique El Ghoul dont le billet croque le quotidien de l’époque avec toutes les personnalités qui vont avec. Son expérience au sein de ce journal sera, malheureusement, menée au rythme de suspensions et de reparutions. En 1989 et à la faveur de l’ouverture politique, Alger Républicain a un visage rajeuni. Saïd Mekbel est plus motivé que jamais et l’énergie qui l’habite ne peut répondre qu’à l’aspiration d’une seule presse. Il se lance alors et en parallèle dans l’aventure de la presse satirique avec El Manchar.
En 1991, il est le Mesmar J’ha du quotidien indépendant Le Matin et, un an plus tard, il lance son propre journal satirique Baroud, entouré de quelques potes dessinateurs. L’hebdo ne fera pas long feu mais il durera assez pour pousser quelques bons petits coups de gueule. En 1192, il est nommé directeur de la publication du journal Le Matin, une mission dont il s’acquittera avec beaucoup d’abnégation, de courage.
Saïd Mekbel a été enterré à Béjaïa
04-12-2006
H. A.